vendredi 30 juillet 2010

Aïcha et et Fatima au pays des Berbères

On est maintenant à Nantes et maintenant qu'on a accès à Internet (nos derniers accès à internet pourraient être qualifiées soit de "chaotiques", soit de "limités" !), on essaie de mettre le blogue à jour ! Voici donc le récit de nos escapades chez les Berbères...

Le matin, on avait quitté Le Panard (dont Geneviève vous a déjà parlé), traversé la rivière avec nos monstres de sacs en marchant sur les roches et le petit pont que vous avez vus en photo, sué abondamment sur les marches d'un escalier nous menant 110 mètres plus haut, pour finir par quitter Ouzoud afin de rejoindre Azilal, d'où on allait prendre un taxi vers la vallé des Ait Boughemez. C'est dans les montagnes, plus précisément le Haut Atlas, chez les Berbères.


Ça, c'est le grand taxi qu'on a pris entre Azilal et Tasselant, dans la vallée. Voyez nos sacs sur le toit. Ils étaient accrochés avec de la ficelle. Ça a tenu, ambdoulillah (grâce à Dieu !) ! Je vous rappelle qu'un taxi comme celui-là prend normalement 7 personnes, chauffeur inclus. Oui, vous avez bien lu, 7. Les ceintures de sécurité, n'y pensez même pas, c'est de la science-fiction.

Imaginez de hautes montagnes arides aux flans rocailleux et escarpés, avec très peu d'arbres dessus. Rajoutez des bergers avec leurs troupeaux de chèvres et de moutons et de petits groupes de femmes faisant la lessive. Dessinez une route étroite sur laquelle le grand taxi, contenant 4 Marocains, une Marocaine et 2 Québécoises, s'arrêtait pour .changer les politesses d'usage lors de la rencontre d'autres véhicules...

- Assalam aleykoum ! (paix sur toi)
- Wa aleykoum assalam. (et sur toi aussi)
- Lebes ? (ça va ?)
- Bejer. (bien)
- Ambdoulillah ! (grâce à Dieu !)
- ... (...)

Le gîte qu' on a choisi était entouré d'un petit bout de jardin c ontenant de beaux arbres fruitiers. On était dans le village de Tasselnant, dans la vallée. À notre grande surprise, le fond de la vallée était très vert... En effet, un système d'irrigation efficace y rend possible la culture d'une variété de fruits, légumes et céréales. Dans la vallée, on croise souvent des troupeaux. On aperçoit aussi, souvent, de petites maisonnettes blanches. Ce sont des ruches. La production de miel dans la vallée est importante... et quel miel ! Demandez à Geneviève de vous parler du mélange de miel et de noix de Grenoble (aussi produites dans la vallée) auquel on a goûté dans une coopérative de femmes, je suis sûre qu'un filet de bave va lui couler de la bouche...

Moi, à Tasselnant, juste avant l'orage.

Village dans la vallée.

Bêêêêêêêê !

Pour explorer la vallée, on a décidé de marcher de notre petit village vers Tabant, LA "ville" de la vallée (le dépôt de médicaments est là, l'école des guides de montagne aussi). Sur le chemin, les montagnes, les collines, les cultures et les petits villages dont certains comptent qu'une dizaine de maisons se succèdent agréablement. La route est vivante. La première journée, on y a croisé beaucoup de monde. La deuxième, beaucoup moins, et on ne sait toujours pas pourquoi.

La première journée où on a chaussé nos bottines, on a croisé une femme un peu trop chargée avec ses bassines à lessive après avoir coupé dans un champ. Je lui ai proposé un coup de main, qu'elle a accepté d'emblée. Une trentaine de mètres plus loin (pas long, le coup de main !), elle nous invitait à prendre le thé. Un peu plus tard, en le buvant, elle nous invitait à revenir le lendemain midi pour un tajine ! Saadiya, trouvant nos noms un peu compliqués, nous a donné des noms berbères : Geneviève est devenue Aicha, et moi Fatima ! Notons que Saadiya parlait étonnament bien français. Il est rare que les femmes le parlent, surtout dans les villages. On a quand même appris quelques mots de berbère, qu'on a pu réutiliser par la suite. En mangeant le tajine, elle nous a clairement indiqué que, -inch Allah - quand on reviendra, il faudra venir "à la maison", exit le gîte ! Accuel magnifique et chaleureux... On s'est senties adoptées !

La vallée.

Encore la vallée, vue du haut d'une colline où on s'est offert une grimpette dans les rochers.

Encore, encore la vallée.

Les menus du gîte étaient particulièrement copieux. Il y avait, sans exagérer, pour 6 personnes dans ce qui nous était servi pour 2 ! La soupe du premier soir était mémorable. Splendide harira berbère...














Geneviève attendant le minibus, au petit matin.

En repartant de la vallée, ça faisait déjà un bon 3 semaines qu'on voyageait au Maroc et on n'avait encore jamais vu, entendu ou senti qui que ce soit souffrant du mal des transports. Figurez-vous que, dans la même journée, on en a rencontré à peu près 4 ! Ouf. Tasselnant à Azilal, c'est long, mais avec du monde malade, c'est pire que long. Et quand t'es dans le minibus et que tu réalises que t'es entouré de gens malades, tu ne peux pas débarquer,
parce que t'es en plein milieu de nulle part... Merci au gars qui m'a échangé sa place, je sais pas comment j'aurais
toughé le trajet autrement. Je me suis quand même bouché les oreilles en me chantant des chansons dans ma tête. Avec une Gravol pour prévenir, ça va mieux aussi. Geneviève, elle, s'est défoncé les tympas avec le iPod, pour être sûre de ne rien entendre. Je pense qu'elle n'a même pas réalisé qu'il n'y avait pas une, mais trois personnes malades dans le minibus. Ne lui dites pas, ok ? Ironie du sort, dans le grand taxi qui nous a amenées d'Azilal à Marrakech, juste après le trajet de minibus, le petit gars de 10 ans qui était assis à côté de moi a aussi été malade. Rendu là, je trouvais juste ça drôle tellement c'était ridicule. Par contre, Geneviève, elle, elle a un peu badtrippé. Ça lui a pris la journée pour se remettre du transport. Je lui ai d'ailleurs interdit la lecture de ce paragraphe.

Cela dit, les Ait Boughemez sont fort sympathiques ! Une journée, j'ai pris le thé 5 fois... Ça en dit long sur l'attitude des gens !

Un gars attend pour l'ordinateur de l'AJ. La prochaine fois, je vous raconte la vallée de l'Ourika et le retourd en Occident !

Fatima

Ouzoud

On quitte Marrakech où on a passé une nuit pour partir à Ouzoud. Pour ça, on doit prendre un autobus d'une petite compagnie jusqu'à Azilal, puis un grand taxi jusqu'à Ouzoud. ça s'annonce long et chaud! Pour être certaines de bien se rendre, on se lève donc tôt et on se rend à la gare. On y est à 8:00 et il y a un autobus à8:30, mais il est plein! On devra attendre jusqu'à 12:30 mais, pour une raison obscure, on nous dit qu'on doit se présenter une heure plus tôt. On se trouve donc des choses à faire pour passer le temps. A 11:20, on est là. Quai 18, nous dit-on. Quai 18, nous allons donc. Là, il y a un autobus, mais de façon confuse, on apprend que c'est celui de 3:00 et qu'il faut attendre. Un homme étrange nous dit qu'il nous le dira au moment voulu, que c'est son travail... Faute de mieux, on attend... 15 minutes plus tard, notre bonhomme nous entraîne à l'autre bout de la gare routière. Là-bas, on nous demande 20 dirhams chacune pour les bagages. Quoi?!?!? Normalement, dans les compagnies dites , on paie 5 pour les deux!! Pas moyen de négocier. Qu'est-ce qu'on peut y faire? Refuser et rester au bord du chemin. On paie en sentant qu'on abuse vraiment de nous. Et en entrant dans le bus, qu'est-ce que je vois? Le gars des bagages qui donne 20 dirhams à notre !! On entre dans le bus. Il est plein!! Aimée se trouve une place dans le dernier banc en arrière au fond, mais rien pour moi. Je dois m'asseoir dans l'allée. C'est un comble, ça fait plus de 3h qu'on attendait!! Heureusement, on a un bon samaritain qui se présente. On lui raconte l'histoire des 20 dirhams et il décide de nous en récupérer la moitié. On apprend en même temps qu'on a aussi payé nos billets trop cher. Pas si surprenant, les prix ne sont affichés nulle part et sont donc faits <à la tête (ou la nationalité) du client>... Notre bon samaritain (qu'Aimée a baptisé Bonhomme, comme elle ne pouvait pas prononce son nom) a réussi à nous redonner 20 dirhams, mais ça a donné lieu à un échange verbal musclé qu'il nous a traduit par la suite. En gros, l'autre homme lui disait qu'il faut essayer de soutirer le plus d'argent possible aux touristes pendant qu'ils sont là, qu'il ne faut pas s'intéresser à eux, car s'ils venaient chez nous, on ne ferait que les ignorer... Il a aussi accusé Bonhomme de travailler dans son intérêt. Joyeux!


Même si le trajet avait très mal commencé, j'ai apprécié la suite. Pendant qu'Aimée jasait avec Bonhomme, j'ai discuté avec mon voisin et ça a fait passer le trajet très vite. C'était un jeune étudint en littérature anglaise du début de la vingtaine. On a parlé de sa vision du couple, de la condition des femmes, de l'histoire du Maroc. C'était vraiment intéressant d'entendre son point de vue et il acceptait d'entendre le mien. Nous n'étions pas d'accord, bien sûr, mais ce n'était pas le but!


Un peu plus tard, l'autobus s'est transformé en hammam roulant... Aimée n'a pas apprécié! Heureusement, grâce à mon voisin, nous avons pu descendre un peu plus tôt, à l'intersection de la route d'Ouzoud. De là, nous avons partagé un taxi.


Une fois arrivées, un des gars du taxi nous a proposé de nous aider à trouver où nous voulions aller. Nous avons refusé poliment et gentiment. Mais il nous a suivies! Il insistait pour qu'on prenne son chemin qui ne correspondait pas du tout à la description du Routard. Il est devenu agressif en singeant nos et a insulté Sarkozy, nous croyant Françaises. Nous somms parties en sns inverse, croyant l'avoir semé. Ce n'était pas non plus la bonne direction. Aimée est allée demander le chemin à un homme, mais notre tortionnaire s'est interposé et a encore tenté de nous entraîner! Il faisait affreusement cheud, on avait envie et Aimée était vraiment découragée... On se sentait prises au piège. Et puis, j'ai vu deux touristes au loin. Ce sont finalement eux qui nous ont montré le chemin. On a descendu ce lon escalier pour arriver en bas de la cascade...
La cascade d'Ouzoud est vraiment très belle, mais ce n'est pas
vraiment serein. Il y a énormément de touristes, surtout des Marocains qui viennent se baigner et fêter. Il y a des dizaines et des dizaines de campings et de petits restos. Mais nous voulions aller de l'autre côté, plus au calme. Il a donc fallu traverser la rivière. Comment? Voyez lers photos et imaginez-nous y passer avec nos deux sacs chacune et beaucoup plus de monde!











Cette dernière photo, c'est le chemin qu'on a emprunté, à bout de forces et de patience... Nous sommes finalement arrivées au camping Le Panard où Aimée s'est laissée choir sur un fauteuil et a fondu en larmes. On a passé l'après-midi juste à relaxer et à décanter. Le propriétaire était vraiment gentil et un peu papa, lui aussi. J'ai dit à Aimée qu'elle aurait réveillé n'importe quel coeur de père à ce moment...


Ce soir-là, on a très bien mangé à la lueur des chandelles (pas d'électricité). Moment magique. Puis, on a dormi sur la terrasse. On voyait quelques étoiles et la lune. Photo de notre terrasse.



Le lendemain latin, on est parties marcher le long de la rivière (en aval). Il y avait encore des petits restos et campings même si ça pasait seulement à pied.


Il faisait chaud, aussi en avons-nous profité pour nous arroser un peu! C'était agréable et beaucoup plus relax! Nous avons continué jusqu'à un endroit appelé la grotte des singes. Nous n'avons pas vu de singes, mais la grotte était impressionante.







Nous avons aussi vu ce que j'ai appelé des moutons laveurs!







En retraversant, il a fallu payer le passage d'un petit pont! Aimée a négocié d'acheter un Fanta refroidi à l'eau de la rivière! Voyez sur cette photo d'elle (il faut chercher un peu).











Plus tard, le soir, nous avons vu des singes. Nous en avions déjà vu à Azrou mais cette fois, c'était différent. Ils semblaient plus troublés, plus agressifs, moins en forme. Ils mangeaient du plastique aussi... Nous avons trouvé ça triste.




Le hammam

Essaouira, le premier soir. On vient de se taper une loooongue journée de transport. Le matin, on était parties très tôt de Casa pour prendre un bus. Beaucoup d'attente et très long trajet. Le dîner, pris dans le bus; avait consisté en un pain et une conserve de keftas (boulettes) de sardines, partagés à deux. J'avais besoin d'une bonne douche avant de me coucher. Je m'en vais donc la prendre. C'est occupé ( comprendre : LA douche de notre étage d'hôtel miteux est occupée). C'est long. Je pense que le gars qui est en train de se laver se savonne 3 fois partout tellement c'est long. Je retourne même à la chambre pour dire à Geneviève que c'est don' ben long... , me dit-elle. Je retourne faire le piquet devant la porte. Le gars finit par libérer la douche. Yeah! Je rentre, m'installe, ouvre l'eau... Hem... J'ouvre les robinets au max et je découvre que la douche, c'est un mini, super mince filet d'eau... Ok... On va oublier le shampooing pour ce soir. (C'est pour ca que cétait si long!) En revenant à la chambre:

Du Routard, on a choisi un adresse , suffisamment clean et fréquentée par du vrai monde. On s'y est rendues le lendemain, mi-excitées, mi-nerveuses. Le hammam, c'est le truc marocain très typique et mythique , mais qu'obn ne sait pas trop comment ca marche...

Arrivées là, une femme à qui il manque quelques dents (normal ici) nous accueille dans un francais à peine moins limité que mon arabe. On (pense qu'on) s'entend pour deux entrées, en plus d'un gommage au savon noir pour moi. Pas de massage, on est ici pour se laver et pour le trip de rentrer dans un hammam. On enlève nos vêtements. On avait nos maillots en-dessous, vu que le Routard conseillait d'y aller en maillot la pre,ière fois, histoire d'être plus à l'aise. La femme qui me fera le gommage ne garde que ses bobettes.Au hammam, il y a des heures d'ouverture séparées pour les femmes et les hommes. Lors de notre passage, la plupart des femmes sont en bobettes, certaines sont totalement nues. Entre le voile porté en public et le hammam, tout un monde de différences! Les femmes discutent autant qu'elles se lavent. Aujourd'hui, les maisons sont, en règle générale, équipées de sanitaires, mais les gens vont encore aux bains, signe qu'ils ne servent pas qu'à se laver.

Dans le hammam, il fait chaud. Les plafonds sont relativement bas et l'air est chargé d'humidité. On suit la femme, qui nous amène dans une des deux ou trois salles. Elle nous fait asseoir, remplit quelques seaux d'eau bien chaude - bonheur! - et revient nous asperger abondamment. On se sent newbies, on se laisse faire. Elle prend ensuite le savon noir (sorte de pâte noire) parfumé à la fleur d'oranger et me gomme l'ensemble du corps avec, à la main. C'est rapide. Elle entreprend ensuite de gommer Geneviève, qui avait pourtant dit qu'elle voulait juste se laver. Tant pis, ou tant mieux, elle sera gommée elle aussi! La femme nous laisse sécher là quelques minutes, remplit des seaux d'eau pendant ce temps-là et en profite pour nettoyer le plancher. Elle revient et entreprend de me dégommer au gant de cuir. Ayoye! Ca fait mal! , se moque Geneviève. La femme rit de moi. Moi aussi je ris. J'ai l'impression qu'elle me passe du papier sablé sur le corps... Ca décape! En fait, c'est ca le but du gommage: enlever les peaux mortes et nettoyer l'épiderme en profondeur. Le sul endroit ou le gant de cuir fait du bien, c'est dans le dos... Ah... Ca, c'est le fun... Geneviève y passe aussi et trouve que je suis vraiment p'tite nature parce que . On se fait bien asperger après le gommage pour enlever les rouleaux de savon et de peaux mortes. Il ne nous reste plus au'à nous laver les cheveux avec les chaudières d'eau mises à notre disposition. L'eau coule partout et c'est pas grave; murs et planchers sont carrelés et faits pour ca.

On a , à ma demande, l'autre salle d'eau du hammam, celle ou se trouvent les réservoirs d'eau chaude et froide. Pendant qu'on se rhabille, deux enfants nous espionnent dans un cadre de porte. Je trouve ca drôle. Je me dis qu'ils ne doivent pas souvent voir des fesss aussi blanches...

Le hammam, gommage compris, nous a coûté 60 dirhams chacune (un peu plus de 6 dollars). Là-dessus, le gommage en coûtait 50. Si jamais vous allez au Maroc, y'a pas d'excus pour manquer ca: y'en a partout et ca coute presque rien, surtout si vous voulez seulement vous laver. Assurez-vous quand même d'en choisir un qui soit bien entretenu.

Le bien_être en sortant, pouvez-vous imaginer? J'avais l'impression que ma peau respirait, je me sentais tellement légère... C'est encore mieux que sortir dehors après 80 longueurs de piscine. Et on ne pue même pas le chlore!

Aimée
(gracieusement tapé par Geneviève)

vendredi 23 juillet 2010

Essaouira en photos

Voici quelques photos d'Essaouira où on a passé deux jours. C'est une ville marocaine sur la côte atlantique. C'est très touristique, mais ça nous a permis de relaxer, de remplir nos sacs de souvenirs et de manger de la nourriture excellente!





En arrivant, pemière différence avec le reste du Maroc: il fait frais et même froid! Voici une photo d'Aimée prise sur la terrasse de notre hôtel. Et pour faire exprès, dans le bus vers Essaouira, j'ai oublié mon coupe-vent! Bah, c'est le premier oubli du voyagem c'est pas si pire...







Un gentil marchand de tapis (il y en a tellement ici, des marchands et des tapis!!!) nous a fait essayer un foulard touareg comme portent les hommes du désert.




Le coucher de soleil à partir de notre terrasse. Il a fallu que j'insiste beaucoup pour qu'Aimée, congelée, reste jusqu'à ce moment magique!



Petite ballade dans le port.



J'avais enfin les cheveux propres grâce à notre visite au hammam. Ça, je crois que je vais laisser Aimée vous le décrire...



Aimée qui s'amuse à imiter les goélands...





Un bateau qui rentre au port. Il est bien escorté!






Aujourd'hui, on est allées se promener le long de la plage étonnament très propre. Les dromadaires y côtoient les véliplanchistes dans un mélange assez surprenant! On s'est fait proposer au moins 8 fois un tour de dromadaire!




Demain, on quitte Essaouia pour Marrakech (une nuit), puis on part dans les montagnes. Il est possible qu'on n'ait pas accès à Internet là-bas pour environ une semaine. Ne soyez donc pas inquiets si vous restez quelques temps sans nouvelles.
À bientôt,
Geneviève

mercredi 21 juillet 2010

Geneviève contre des chameaux

Hier après-midi, on était à Casablanca. On magasinait dans le quartier des Habous. On ne fait pas ça souvent, magasiner. Bref, on marchait entre les étalages de cossins et de gugusses, les théières (j'en ai maintenant une belle avec laquelle je servirai du thé à la menthe en revenant, maintenant que je sais comment le faire !), les plateaux, les sucriers, les "boîtes magiques", les lampes, les tapis berbères, les tapis de Ouarzazate et tous les autres, la céramique de Fes, la céramique de Safi et la céramique de Marakech, les babouches, les luths qui sonnent aussi faux qu'ils sont décoratifs, les bijoux, les vêtements, etc. Geneviève s'était décidée pour un beau coussin berbère bleu. C'est elle qui marchande. Elle est meilleure que moi. Le vendeur a essayé de lui en passer une vite, mais, pour une fois, on était au courant des prix. "Oulala ! Elle est dure en affaires !", trouve le bonhomme de 40-50 ans. Ça sent le compliment, croyez-le ou pas. À la fin de la transaction, le bonhomme me demande : "Combien de chameaux pour elle ?" "Non !! Y'en est pas question !!" Ça, c'est ma première réaction. La deuxième, reprenant mes esprits, c'est : "Woah... Ça marche pas, ça !! C'est pas un objet ! Elle a sa volonté propre, c'est pas avec moi qu'il faut dealer ça, c'est avec elle... " Oulalalala... Geneviève pogne, c'est le moins qu'on puisse dire...

Casa, c'est une grosse ville. On y trouve nettement moins de femmes voilées qu'ailleurs dans le pays. Il y a des chats partout. J'ai ai même vu un, mort, sur un trottoir, j'en ai été revirée pour une demie-journée... "P'tit coeur sensible", comme dit Geneviève. Dans une partie de la ville où sont concentrés les magasins de tissus, on se sentait un peu comme sur le bouleverd Saint-Laurent, entre Crémazie et Sauvé. Y'a des riches, y'a des pauvres, et le contrastes entre les deux est plus que saisissant. Le précédent roi du Maroc, Hassan II, a ordonné la construction de la mosquée qui porte son nom en 1987. La construction en a été achevée en 1993. La mosquée, dépendamment des critères qu'on utilise, est le 2e ou la 3e plus grosse du monde, la plus grande étant celle de la Mecque et l'autre, celle de Médine, toutes deux en Arabie Saoudite. Hassan II est une des rarissimes mosquées marocaines qui se visitent . Des visites guidées sont organisées 3 fois par jour, en plusieurs langues européennes différentes. Avec des Néerlandais, des Allemands, des Danois, des Américains et des Polonais, on a donc été instruites sur la quantité de marbre, de bois de cèdre, de titane et de verre vénitien requis pour la construction du bâtiment. On a visité quelques sections différentes. La mosquée est bâtie en partie sur l'océan Atlantique, en référence à quelque chose qui est écrit dans le Coran et que j'ai malheureusement oublié de noter. 200 personnes travaillent quotidiennement a nettoyer la place. Inutile de dire que c'est vraiment clean. L'ensemble nous a donné l'impression d'une mosquée pour touristes. Puisque c'est une des rares qu'on peut visiter, je suppose que c'est effectivement un mosquée pour touristes.

Quand on ressort de la mosquée, le contraste de tout son faste avec le bidonville d'à côté fait vraiment malaise. De la rampe qui s'allonge de la mosquée vers la mer, des garçons font des plongeons téméraires dans des bassins d'eau salée. Casablanca, c'est aussi des extrêmes qui cohabitent.

Moment fort agréable de notre passage à Casablanca : rejoindre Caroline à la gare et aller ensuite à la Bodega, resto-bar espagnol où on se sent, l'Espagne de quelques heures, totalement ailleurs. Joli lapsus : je voulais plutôt écrire : "l'espace de quelques heures"...

Sur ce, on s'en va profiter d'Essaouira ! Dans une partie de la ville, pas de voitures... yeah ! Vous imaginez pas à quel point ça fait du bien après Casa et la fumée bleue qui sort des pots d'échappement des scooters, motos, mobylettes et voitures antiques. Notre hôtel est miteux, une fois de plus, mais diablement pas cher et pourvu d'une terrasse superbe, donnant sur l'océan. Faut savoir faire des choix ;)

À la prochaine !

Aimée

lundi 19 juillet 2010

Mon Maroc

Pour faire suite aux nombreuses fois ou on fait référence a la chanson:
http://www.jeanfrancoislessard.com/?page_id=15

Vous pouvez écouter la chanson là -c est la 10e sur Utopia- et en profiter pour découvrir l artiste.

A&G

vendredi 16 juillet 2010

Du saumon et du homard, ou l'allégorie du repas

J'ai écrit le texte il y a 2 ou 3 jours à Meknès.

Apéro : fanta orange
De la fenêtre de la chambre, qui donne sur une espèce de colonne d'aération, monte une odeur incongrue de sandwich aux oeufs. Geneviève, couchée sur le lit d'à côté, essaie de rattrapper un peu de sommeil égaré entre deux quintes de toux d'un Marocain de l'étage en-dessous. Ses pieds, qui dépassent du lit, sont sales, malgré la douche d'hier soir. Ici, on a toujours pieds sales. Avec la chaleur, on préfères les gougounes aux bottes de marche...

Hors d'oeuvre : olives
Du homard et du saumon. Un pavé de saumon, j'y plante ma fourchette et je la porte à ma bouche. Processus simple et facile. Tout de suite, la chair se défait sous ma langue et mes papilles reconnaissent le goût. Bonheur facile. Du homard, c'est plus compliqué. Il faut décortiquer chaque petite patte, extirper la chair de chaque pince. Manger du homard, c'est un long repas. Si t'es pressé, t'es mieux d'aller te chercher un trio Big Mac... Les pinces font un peu peur aussi. Par contre, le goût de la chair, une fois extirpée de sa solide carapace, vous en conviendrez, est particulièrement délicat et agréable.

Entrée : aubergines à l'ail
Le Maroc aussi, il faut prendre son temps pour le rencontrer, pour aller outre sa coquille rebutante. Les faux-guides, j'en ai plein mon casque et c'est pas cool de glisser sur des déchets de poisson dans le souk. C'est long, sortir la chair des pattes, surtout qu'on travaille fort pour ce qui n'est parfois qu'un tout petit morceau de viande. Il y a quelques jours, j'ai eu envie de virer de bord : les Marocains "trop insistants", les Marocaines, absentes, et moi, un peu perdue là-dedans. J'ai cependant trouvé, à Chefchaouen, une trace de ce que peut-être mon passage ici. Les sourires échangés avec la femme de ménage de l'hôtel (je doute quMelle ait compris ce que je lui ai dit en français, mais je pense qu'on s'est très bien comprises quand même), la gentillesses des gens de la médina, passée la zone touristique... le petit resto d'à côté de l'hôtel, où on était devenues des habituées, la vue des femmes lavant le linge dans la rivière (même si elles ont toutes des machines à laver, maintenant - le lavage de linge comme activité sociale féminine, pense l'étudiante en sciences humaines...), le temps passé à jaser avec Mohammed, en regardant, du coin de l'oeil pour ma part, la finale de la coupe du monde...

Plat principal : couscous aux légumes
Quand on rencontre d'autres touristes, on entend souvent : "il faut vraiment aller voir ça, c'est vraiment beau !" Voir, voir, voir, beau, beau, beau... Bobo à mes yeux quand il est question des beautés touristiques si souvent citées ! Objectivement, l'Alhambra, la Mezquita et le mausoloée de Moulay Ismaïl ont très beaux. J'ai cependant l'impression qu'un bon livre sur chacun aurait presque aussi bien fait la job que de les visiter. Presque, parce que visiter permet quand même de mettre les choses à l'échelle et de saisir que les tuiles du mausolée, de loin, ont l'air noires, mais qu'elles sont bleu dense quand on les regarde à 90 degrés. Mais ça, même ça, ça ne me fera pas traverser le miroir...

De Mohammed, mon cadet d'un an, j'ai su qu'il se prépare à devenir guide de montagne. Le dénominateur commun, sur le plan linguistique, s'est avéré être l'espagnol. On a donc jasé en castillan. Mohammed habite dans les montagnes, à une heure de vélo de Chefchaouen. La terre qui s'est transmise de génération en génération appartient maintenant à son père, qui a jusqu'à maintenant refusé toutes les offres d'achat. Avant d'être à son père, la terre était à son grand-père, et avant, à son arrière-arrière-grand-père... Le père de Mohammed ne veut pas vendre, vous comprendrez. Mohammed a 6 frères et soeurs. Son frère le plus vieux, qui a 24 ans, est marié depuis 4 ans ("habia una chica...", me racontait Mohammed). Il a maintenant 2 enfants avec sa femme : une fille d'un an et demi et un garçon d'un mois et demi. Le frère en question est électricien. La grand-mère maternelle, elle, a 30 chèvres dont elle s'occupe toujours dans la montagne, du haut de ses fringants 90 ans ! Abuelita !? Chapeau, madame !

Mohammed ne fume pas, parce que grimper des montagnes et fumer, ça ne va pas ensemble. Il se préparait à aller régler des questions de paperasse pour retourner voyager 3 mois en Espagne. Il part seul, c'est comme ça qu'il aime voyager.

Dessert : biscuits marocains
Le moment passé à jaser avec Mohammed, comme les autres perles dont j'ai fait mention plus tôt, c'est précieux. Quand on marche en ville, les gens s'imaginent parfois qu'on est des machines à cash, comme l'a si justement exprimé Chris, un gars de Vancouver rencontré à Chefchaouen. Les moments où on peut rencontrer d'autres humains, sans que l'échange ne porte la marque du dirham, de l'euro ou du dollar, c'est du bonheur en pattes, un petit bout de homard sous la carapace mercantile ! Ces moments, il ne faudrait quand même pas les définir uniquement par la négative, par l'absence de quelque chose. D'autres moments marocains ont été exempts de ce mercantilisme, mais ce n'était pas pareil. Ce qui compte, ce n'est pas l'absence, mais la présence...

Digestif : thé à la menthe (aussi appelé "whisky marocain")
Il y a des choses, ici, dont on constate qu'elles sont culturelles et qu'elles n'ont pas l'universalité qu'on leur a imaginée. Exemple facile : les toilettes, turques versus occidentales. Exemple plus délicat : ce qu'on expose et ce qu'on voile, pour qui, quand et comment. Être une femme ici et être une femme au Québec, ce n'est pas la même chose. Les codes m'échappent encore en grande partie, mais mon "étrangeté", je le sais, l'excuse le plus souvent. Ici, la sphère publique est un domaine d'hommes, auquel les femmes n'ont que peu accès. Le monde des femmes est plus retiré et discret, ce qui en rend l'approche plus difficile. Comme femmes étrangères, on se retrouve parfois dans ce "no woman's land". Nos rencontrers avec l'humanité n'en sont que plus émouvantes.

Meknès, Moulay-Idriss et Volubilis

Comme je l'ai écrit sur un autre message, on a un peu moins accès à Internet au Maroc qu'avant. En fait, il est assez facile de trouver des cafés Internet, mais on s'y installe rarement assez longtemps pour pouvoir donner des nouvelles.

Donc, depuis notre dernier vrai message à Chefchaouen (dont Aimée vous parlera plus longuement quand elle postera enfin son texte que j'aime beaucoup!), nous sommes passées par Meknès et Moulay-Idriss et nous sommes maintenant à Azrou. Je vais essayer de partager quelques moments avec vous.

Meknès est une des villes impériales du Maroc. Nous sommes arrivées tard après une longue journée à expérimenter la ''ponctualité'' marocaine. Chacun de nos autobus avait plus d'une heure en retard. Au moins, nous n'avions pas pris la correspondance trop serrée! Notre hôtel était très bon marché, mais avec la qualité qui allait avec. La chambre était d'une propreté tout juste acceptable et les toilettes étaient.. un trou dans le plancher comme dit Aimée! Souper au resto et dodo. Tout ce qu'on a vu de Meknès ce soir-là a été une avenue très passante de la vieille ville avec beaucoup trop d'hommes attablés à des cafés qui nous fixaient comme des pièces de viande, une ruelle dont s'échappait de la fumée et beaucoup de voitures... Accueillant!

Le lendemain, on a marché et visité un peu les monuments à visiter... Mausolée de l'homme important de la cité, grande porte Bab Mansour (photo), souks, marché... Une visite des monuments de ville, ce n'est pas ce que je préfère!




Mais s'il y a une chose pour laquelle Meknès aura valu la visite, c'est le souper qu'on s'est offert dans le meilleur restaurant de la ville (selon le Routard). Pas de panique, ça nous a coûté 260 Dirhams, donc moins de 30 dollars pour les deux! C'est un restaurant dans un Riad. Les riads sont des hôtels chics de charme, souvent situés dans des anciennes demeures. Celui-là était situé dans un ancien palais. Le décor était vraiment magnifique (photo)! Un assortiment de salades marocaines en entrée (photo). Il y avait de tout: patates, carottes cuites avec des épices, tomates, piments, betteraves, etc. Après, Aimée a pris des brochettes et moi j'ai essayé la pastilla (photo). Ce sont de petites bouchées de pâte feuilletée fourrée de viande (dinde, poulet ou pigeon, je ne sais pas ce qu'il y avait dans les miens...) et saupoudrés de sucre et de cannelle. C'est croustillant et un délicieux mélange de sucré et de salé. Vraiment très bon! Pour dessert, je me suis sucré le bec en mangeant une montagne de melon au miel! Il faut dire que des fruits frais, on n'en mange pas beaucoup ici, risque de turista s'ils sont mal pelés, lavés, etc... Le soleil s'est couché et on a profité de la quiétude de l'endroit sous de douces lumières. Une très belle soirée!

Le lendemain, on a fui la grande ville pour aller vers Moulay-Idriss. Au départ, c'était surtout un point de départ pour aller visiter Volubilis. J'avais lu dans le Routard qu'il y avait des maisons d'hôtes abordables qui semblaient vraiment accueillantes. On a appelé pour réserver: pas de problème, il fallait seulement l'appeler avant de partir pour qu'il vienne nous attendre sur place. On se dirige donc vers la station de grand taxi. En chemin, deux missions: retire de l'argent et trouver un endroit où dîner. La deuxième se règle facilement... dans un Pizza Hut (à côté d'un McDo!). J'avais envie de manger des pâtes, mais j'ai été déçue... La deuxième mission a été plus ardue... À Chefchaouen, il avait fallu essayer 5 guichets. Là, c'est le 6e qui a consenti à nous cracher des billets. C'est décourageant et un peu paniquant! ''Problème de connexion, nous a dit un homme à la banque, je ne peux rien faire, allez essayer dans une autre banque''. Mais quand c'est la 5e que tu essaies... Pffff! Et ça c'est avec une carte à puce! Je ne veux même pas imaginer sans! Ne pas écouter ce que disent les caisses et banques du Québec avant de partir en voyage!

Ces deux missions accomplies, une troisième nous attend: trouver un grand taxi. Je dois d'abord raconter une conversation survenue le matin même entre Aimée et moi.
-G: Ils disent qu'il rentre 6 personnes dans un grand taxi... Ça n'inclut pas le chauffeur ça? Tu mets où la 7e personne de l'auto?
-A:Bah, un grand taxi, ça doit être comme une mini-van...
-G: Hmm... J'en doute... Tu as vu beaucoup de mini-van au Maroc toi? Bah, on verra bien...
On trouve donc la ''station'' de grands taxi qui est en fait un rassemblement de vieilles Mercedes avec plein de gens qui nous sautent dessus à notre arrivée. ''Vous allez où? Moulay-Idriss? Venez ici. Non! Il est plein. Ici plutôt. Sans qu'on est le temps de réagir, on se retrouve les bagages dans le coffre d'une voiture et nous deux heureuses 6e et 7e passagères de la voiture. Eh oui! Ça rentre parfaitement 2 personnes en avant plus le chauffeur et 4 personnes en arrière! Tout le long du trajet, Aimée a eu peur que la portière s'ouvre toute seule et qu'elle tombe en bas! Mais on s'est bien rendues. Sauf qu'en chemin, on a réalisé qu'on avait oublié de téléphoner. Pas grave, on n'aurait qu'à téléphoner en arrivant là-bas!

On a compris qu'arriver dans une nouvelle ville est toujours difficile, particulièrement au Maroc. On ne sait pas où on est, on ne sait pas où on va, on n'a aucun points de repères, on a nos gros sacs sur le dos et souvent un petit en avant... bref, on est des proies parfaites pour les faux guides! Heureusement, avec le temps, on a aussi compris qu'une fois ce moment difficile passé, la ville peut s'avérer très agréable! À Moulay-Idriss, pendant qu'Aimée essaie de téléphoner et a beaucoup de mal à rejoindre le propriétaire de l'hôtel, je suis assaillie par un faux guide très insistant. Il me demande à quelle maison d'hôtes nous allons, me dit qu'on gaspille de l'argent en téléphonant, qu'il va nous amener, que c'est juste à côté, qu'il y a une erreur dans le numéro de téléphone du guide, que si les propriétaires nous demandent d'appeler, c'est qu'ils ont peur qu'un guide amène leurs clients vers un endroit moins cher... Il se fâche que je ne cède pas et va embêter Aimée qui tente de téléphoner. Il est collant à l'extrême et ne lâche pas prise, allant même jusqu'à se fâcher quand un autre homme propose de téléphoner à l'hôtel pour nous aider! Finalement, notre hôte finit par arriver, mais il nous trouve méfiantes et sur les nerfs!

Le Routard qualifie l'accueil de la maison La Colombe Blanche d'une ''gentillesse extrême''. Il ne ment pas! En arrivant, Mohammed nous invite à prendre le thé pour faire connaissance. Puis, il nous dit grosso modo que ce qu'on a envie de faire à Moulay-Idriss, on lui dit et il nous arrange ça: hammam, henné, cuisine, musique, etc. Il nous amène ensuite dans une petite chambre mignonne et très propre... Une terrasse sur le toit... Un paradis! On profite du coucher du soleil sur la ville. Un petit vent frais souffle. On a une vue sur la vallée avec des oliviers, on devine les ruines de Volubilis. Les chants qui montent du mausolée de Moulay-Idriss (qui est bel et bien interdit aux non musulmans et barré d'une poutre en bois, mais je n'aimerais pas non plus que mon lieu saint soit envahi de touristes et camisoles avec leur appareil-photo!) sont doux, envoûtants... Après, on va préparer notre souper avec la maîtresse de maison. On n'est pas d'une grande utilisé dans la cuisine, mais on peut tout voir comment ça se prépare! Et c'est tellement bon!

Ce soir-là, on a relâché notre vigilance et on s'est permis une bonne salade de tomates et concombres avec des herbes... Notre système digestif nous en veut encore... Heureusement, ce n'est rien de grave, on ne se sent pas malades et ça ne gâche pas nos journées! Mais on a le ventre un peu troublé!

Le lendemain, Mohammed s'est levé tôt pour nous préparer notre petit déjeuner. Des bonnes crêpes marocaines! On est parties à pied vers Volubilis, à une heure de là, dans le brouillard (que j'ai peut-être partagé avec mes parents...). Volubilis est un site archéologique très riche. Ce sont des ruines romaines. C'est assez impressionnant, mais comme dit Aimée, après une heure, on avait vu assez de vieilles pierres!




Je vous partage une réflexion (qui est pas mal mon genre...) faite en regardant cette arche de triomphe qui date du 2e siècle. Dans la génération au-dessus de moi, j'ai deux ancêtres. L'autre avant, j'en ai 4. L'autre avant, 8 et ainsi de suite. Si je remonte jusqu'à l'époque où a été construite cette porte, j'ai des milliers d'ancêtres! Et il aurait suffi qu'un d'entre eux soit mordu par un serpent quand il était enfant pour que je n'existe pas... Voilà... Photo de l'arche qui a inspiré cette réflexion si constructive!

Ce soir-là, nous sommes allées assister au moussem de la ville. Un moussem est une grande fête annuelle et nous sommes arrivées en plein dans celui de Moulay-Idriss! Nous sommes allées nous installe le long de la rue où le défilé aurait lieu, sans savoir trop à quoi nous attendre. Des femmes sont arrivées et se sont assises près de nous avec leurs enfants. Nous avons échangé de nombreux sourires, elles nous ont prêté un bout de tissu sur lequel nous asseoir... Et nous avons attendu, attendu, attendu... Attendu encore... Ils ont installé des barrières le long de la rue, les gens sont arrivés de plus en plus nombreux. Et nous avons attendu... Des jeunes jouaient de la musique. Et nous avons encore attendu! Tout à coup, oh la la! nous avons aperçu un tapis à la verticale, accroché à des poteaux et précédé pars des gens avec des drapeaux. Ils ont fait un pas. Ça y est! Et non, ils s'arrêtent. On attend... Oh! Ils bougent! Eh non, ils s'arrêtent encore. La foule devenait de plus en plus dense, il fallait se battre pour garder une place... En une heure, ils ont dû avancer de 20 mètres... Des garçons devenaient insistants et repassaient près de nous sans cesse et tentaient de nous parler même si on les ignorait. On entendait quelques ''Hé! Gazelles!'' (mot pour désigner les Européennes) Après avoir attendu tout ce temps, on est finalement parties après avoir seulement entrevu ce qui se passait: des hommes dansaient, jouaient de la musique et chantaient entre deux tapis. On a compris que la procession allait avancer lentement une bonne partie de la nuit pour se rendre jusqu'au tombeau... On a appris plus tard qu'il y avait des processions de ce genre plusieurs soirs de file lors du moussem.

En rentrant, j'ai eu besoin d'air et je suis allée m'étendre sur la terrasse. La foule m'avait oppressée. Je m'étais battue longtemps pour garder le moindre pouce carré de mon espace et je me l'était ait voler! Mohammed était inquiet, voulait aider... Il était un peu papa à ce moment-là! Plus tard, il nous a préparé une soupe (qui n'est habituellement pas au menu) parce qu'on ne voulait manger que de la nourriture bien cuite et simple vu l'état de notre système digestif. Il a montré à Aimée comment préparer le thé. On a aussi discuté longuement avec lui. Il a étudié en géographie et en histoire mais, ne trouvant pas de travail, il est devenu commerçant, puis gérant de maison d'hôte. Il a une femme et trois enfants que nous avons aussi un peu côtoyés. Il a été vraiment gentil et nous a dit que nous ne devons pas nous laisser troubler par les gens trop insistants, mesquins ou franchement achalants ou vulgaires que nous croisons, que nous devons les ignorer et laisser leurs paroles couler sans nous atteindre.

Puis, comme je l'avais demandé, il a fait venir une hennyate. J'avais envie d'avoir un tatouage au henné. Beaucoup de femmes en ont. Le henné est une teinture qui reste sur la peau environ une semaine ou selon le type de peau. Une jeune fille timide, de notre âge probablement est venue et m'a fait choisir un motif dans un cahier. Quand elle a sorti une aiguille (dans une enveloppe stérile), Aimée et moi nous nous sommes regardées avec un air effarouché, mais elle a ri gentiment et Mohammed nous a expliqué que ce n'était pas pour piquer, mais pour pouvoir tracer de fines lignes. Comme de fait, elle a retiré le bout piquant de l'aiguille. Voilà le résultat! J'aime beaucoup!




















Pendant que je laissais sécher, Mohammed nous a amenées visiter la ville de nuit. Nous ne serions pas allées seules, mais avec lui et son petit garçon, c'était bien plaisant. Être accompagnées ou pas par quelqu'un de la place fait vraiment une différence!

Ce matin, Mohammed est venu nous reconduire jusqu'à l'autobus. Grâce à lui, nous avons vraiment apprécié notre séjour à Moulay-Idriss. Son accueil nous a vraiment émues. Merci!

Geneviève

mardi 13 juillet 2010

De Meknes à Moulay-Idriss

On est à Meknes, on part pour Moulay-Idriss demain. Petite ville, qui est aussi une ville sainte. Ce sera aussi l'occasion de visiter Volubilis. à la prochaine !

G & A

samedi 10 juillet 2010

Photos bleues

Ce matin, j'ai fait ma première séance de photos marocaines. Pour se promener avec mon bébé dans les mains, il faut quand même que je me sente en sécurité, et suffisamment relax, ce qui n'était pas le cas à Tanger. Mais ici, je ne pouvais pas passer à Côté. Chefchaouen est une ville peinte en bleue. Dans la médina (la vieille ville), il faut se promener dans les ruelles pour en apprécier toutes les teintes, les jeux de formes, de couleurs et d'ombres. En plus, les gens qu'on y a croisés, loin du centre touristique ont été tellement sympathiques (bon, suffit qu'ils n'insistent pas pour nous vendre quelque chose et on les trouve TELLEMENT gentils!). Voici donc un extrait de ma première séance de photos marocaine.

Ruelle (étroite!)













Ça, c'est un cadeau pour Maman Poule qui voulait savoir de quoi les chats avaient l'air au Maroc! On en a vu beaucoup, tous très différents dont des chatons out mignons. Mais celui-là, il est spécial. Il a amadoué Aimée. Vous voyez son petit air mignon... Qui pourrait résister? Surtout qu'il lui touchait délicatement la jambe avec sa patte... Elle a donc fini par lui donner une bouchée d'aubergines que le chat a dévoré, à la grande surprise d'Aimée qui pensait plutôt lui montrer que ce n'était pas bon pour lui!




Un âne chargé de bouteilles de Coca-Cola!




Les montagnes du Rif. Chefchaouen est en montagne, à une altitude de 600 m. On voit aussi un (petit) échantillon de boutiques pour touristes. C'est très coloré!
Geneviève

Qu'est-ce que vous avez dit ? Choc culturel ?

Chers lecteurs de notre blogue,

Ha la la la... La journée d'hier a été dure ! Ça avait pourtant bien commencé : on quittait cet hôtel tranquille et à l'accueil gentil, mais aux planchers sales, aux draps douteux et à la salle de bain jamais propre. On a acheté un pain et une bouteille d'eau avant de prendre le bus pour Chefchaouen. Contrairement à beaucoup de trajets de bus effectués en Corse ou en Espagne, je n'ai pas eu le mal des transports, même si on a été assises dans la dernières rangée de sièges en arrière pendant une bonne partie du trajet. Cool, n'est-ce pas ? Geneviève en a été heureuse. En arrivant à Chefchaouen, j'ai même vécu ma première expérience de toilettes style "trou dans le plancher avec petit robinet pour te nettoyer les mains une fois que t'as fini" de façon relativement sereine. Qui l'eût cru ?

Jusque là, ça va bien, n'est-ce pas ? Ça va même très bien... Là où ça se corse (ou ça se "marroque", peut-être ?), c'est quand on a nos packsacs sur le dos et qu'on cherche notre chemin vers l'hôtel. Il fait 42 et la ville est en pente. On monte. Ajoutez des rabatteurs plus qu'insistants et des chasse-touristes collants. À l'un d'entre eux, j'ai dit : "Ça suffit !" d'une façon très bête. Il m'a répondu par une insulte : "Saloppe !". De toute ma vie, on ne m'avait encore jamais lancé ce mot-là. Les rabatteurs, les chasse-touristes et les jeunes hommes qui veulent beaucoup trop être ton ami, on en a subi à la pelletè à Tanger. Notez que j'avais des pantalons longs d'un brun-beige Parc Canada¸ un chapeau de paille puant de sueur et un t-shirt pas moulant. C'est tout sauf sexy et aguichant. On voit régulièrement des touristes nettement moins habillées que ça... Enfin.

Hier après-midi, je filais vraiment pas. Rien à voir avec la bouffe, l'eau ou l'hôtel (impeccablement propre, au personnel très gentil et à l'allure sympathique). Je me sentais juste pas bien... Geneviève a fini par me traîner sur une terrasse pour prendre quelque chose en profitant de la musique du Festival Alégria de Chefchaouen. Excellente idée. Entre nos jeux de rébuts, le fanta, le thé à la menthe, l'eau fraîche et le biscuit au sésame, ça allait déjà mieux. On s'est plus tard dirigées vers le café internet. On n'y est finalement pas allées, s'étant arrêtées à une boutique et y ayant passé beaucoup, beaucoup de temps. On y a rencontré une femm0 anglophone (à l'accent, nord-américaine), qui voyage depuis déjà 5 mois avec son coinjoint. Ils sont partis pour 1 an. Je lui ai demandé ce qu'ils avaient fait au Maroc jusqu'à maintenant, comment ça se passait, ce qu'elle avait préféré. On a aussi parlé des rabatteurs et de la difficulté que j'ai à composer avec. La conversation s'est finie sur une note très positive. Son expérience du Maroc s'est avérée globalement très agréable jusqu'à maintenant (ça fait 3 semaines qu'elle et lui sont au Maroc). Pour les rabatteurs, apparemment, il faut juste essayer d'ignorer et ne pas se laisser démonter le moral. Le gars de la boutique a ajouté son grain de sel. Il disait que certains hommes lancent parfois des insultes, mais que ça s'arrête toujours là. Ses commentaires allaient dans le même sens que le Routard : les rabatteurs ne sont pas dangereux, même s'ils peuvent se montrer verbalement aggressifs et particulièrement grossiers.

Qu'à cela ne tienne, on va se donner une chance d'essayer d'apprécier l'endroit. On commence à comprendre que les rabatteurs se tiennent près des lieux de transit (gares routières, ports, etc.) et sur certains axes fréquentés et re-fréquentés des touristes, comme les entrées des médinas. C'est leur gagne-pain : essayer d'attrapper quelques touristes, jouer les pseudo-guides et ramasser quelques dirhams. Je suppose que ça fera partie de l'expérience...

Ce matin, on a marché dans les petites rues bleues de la ville, où relativement peu de touristes semblent aller. Les gens sont beaucoup plus sympathiques. On a échangé des sourires et des bonjours. J'en étais presque émue. C'est dire à quel point nos contacts avec les gens d'ici sont dominés par la nature commerciale des échanges. On s'est retrouvées près de l'endroit où les femmes lavent le linge. C'est un point de la rivière qui a été aménagé avec des lavoirs et une plateforme de béton laisser de grands morceaux se rincer à l'eau courante. Les femmes y posent aussi leurs bassines. Certains y vont en famille. On a vu un homme faire faire "l'avion" à une petite fille dans l'eau. Ça fait du bien d'entrevoir le quotidien ordinaire du monde. Une excellente promenade...

Bref, le choc culturel : celui auquel je m'attendais, c'est par rapport aux conditions de vie. Non, les gens ne sont pas riches et on a entrevu, du bus, des quartiers qui ressemblent à des bidon-villes, mais bizarrement, c'est pas ça qui m'a causé un choc. Mon choc, c'est comment je me sens parfois traitée comme femme étrangère.


Let's give Morroco (and myself) a chance.


Aimée, en apprentissage de la vie

14 kilomètres

Dans le détroit de Gibraltar, 14 kilomètres séparent l'Espagne et le Maroc, l'Europe et l'Afrique.

Le dernier soir à Tarifa, on s'est installées sur une place pour regarder les lumières marocaines à l'horizon. On était fascinées de se dire qu'on y serait le lendemain. Comme dans une chanson de Jean-François Lessard: ''L'Occident rêve d'une plage, de chameaux d'épices et d'enfants''... De ce côté du détroit, c'est un peu ça qu'on a dans la tête...

Puis, on passe de l'aute côté du détroit, de l'autre côté du miroir. Environ une heure et le bateau nous débarque dans une autre ville. De loin, pas tellement de différence. Peut-être un peu plus gris.

Quelques heures plus tard, nous sommes installées sur les ''tombeaux phéniciens'', d'anciennes ouvertures dans la roche qui sont maintenant remplies de déchets. C'est un endroit tranquille avec une vue qui embrase le détroit jusqu'en Espagne. De nombreux Marocains y sont installés aussi simplement pour regarder. Et de là, de l'autre côté du détroit, même si la vue sur la côte opposée est visuellement semblable, le ressenti est complètement différent. De la même chanson que tantôt (Mon Maroc) ''Les grands rêvent de l'Occident''. Assise là, je vois ce que contemplent les Marocains avec un mélange d'envie et de frustration. Je les vois regarder les bateaux passer d'un côté à l'autre. De l'autre côté, c'est la promesse d'un monde meilleur, grandement idéalisé, inaccessible. Et voilà que nous on a traversé tranquillement en bateau, mine de rien, et qu'on vient les observer, eux et leurs paysages et monuments pour quelques semaines. Pour nous, voir l'Espagne, c'est rassurant, ça nous rappelle qu'on retrouvera l'Occident dans peu de temps. Pour eux, c'est un mirage.

14 kilomètres d'eau, de vagues, de vent...
Tellement proche, et tellement loin à la fois...

Geneviève

mercredi 7 juillet 2010

Arrivée à Tanger

Nous voilà donc à Tanger !

Dans le bateau, on a fait étamper nos passeports pour rentrer au Maroc. En descendant, nombreux sont les chauffeurs de taxi qui proposaient leurs services, les serveurs de resto qui voulaient nous faire manger (et payer) quelque chose...

On a rapidement trouvé notre hôtel, où on a pu déposer nos choses et s'asseoir tranquilles. Première mission, accomplie : sortir des dirhams ! Deuxième mission : trouver un ordinateur pour donner des nouvelles à Maman Poule et compagnie ;) Prochaine mission : s'en aller dans un café cool d'où on devrait avoir une belle vue du détroit de Gibraltar et où on devrait pouvoir prendre un thé à la menthe (n'est-ce pas, Catherine ? ;)

La chaleur est plus suportable qu'à Cordoue, même si là je suis en pantalons et qu'à Cordoue j'étais en shorts.

À la prochaine !

Aimée

mardi 6 juillet 2010

À la pointe de l'Espagne

Nous avons survévu à nos lits précaires de l'auberge de jeunesse. Le voyage en train et en autobus s'est très bien passé. Nous avons vu de loin le rocher de Gibraltar. Autre curiosité: pendant une partie du trajet, tous les poteaux électriqus étaient recouverts de nids de cigognes! C'était assz rigolo!

Nous voilà donc arrivées à Tarifa, ville à la pointe de l'Espagne. Ici se croisent la Méditerrannée et l'Atlantique. Première constatation en descendant: on ne pourra pas garder nos chapeau! Je crois que c'est le vent le plus fort que j'ai vu de toute ma vie. Il vente à écorner les boeufs, à défriser les moutons... Aimée a peur de s'envoler et a du mal à marcher dans les rues! Moi, je m'amuse. J'ai toujours aimé le vent... Plus tard, sur la plage, le vent charrie des milliers de grains de sable et nous oblige à fermer les yeux, ou à marcher de reculons! Il faut se battre contre lui, mais pour moi, c'est un jeu! Il paraît qu'un tel vent est quand même inhabituel...

De Tarifa, normalement, on aperçoit nettement la côte marocaine. Les photos de cartes postales sont magnifiques. Malheureusement, la température inhabituelle ne permet que de deviner des silhouettes de montagnes... On verra bien demain! Car c'est demain qu'on traverse! 35 minutes pour parcourir les 14 km qui séparent Tarifa et tanger. S'il vente autant, ça va brasser!!

Tarifa est une petite ville très différente des villes espagnoles que nous avons visité précédemment. Ici, nous avons l'impression de nous fondre dans la masse. Reconnue pour ses plages et ses vents, Tarifa est une ville de surf. Il y a des boutiques et des écoles de surf et kite-surf (avec un cerf-volant) à tous les coins de rues! C'est donc une ville touristique, mais d'un tourisme différent. Les touristes sont jeunes, relax, hippies, à des lieux des gens guindés et habillés plutôt chics qui déambulaient dans les rues piétonnes bordées de boutiques de vêtements et de bijoux à Grenade, Cordoue et Barcleone. L'ambiance me rappelle un peu Utila (Honduras) où j'ai pris mes cours de plongée il y a 3 ans. Là-bas, c'était la plongée qui attirait les backpackers de partout. Ici, ce sont les plages et le surf. C'est vraiment cool!

Maman et papa, j'ai vu que vous étiez enfin partis. On vous souhaite un très beau voyage!

Commentaire d'Aimée à la lecture des commentaires ce matin: nos mamans sont accros à notre blogue! ;) Ça nous fait bien plaisir!

Geneviève

lundi 5 juillet 2010

Vivons heureux, vivons cachés... du soleil !

Il paraît qu'une canicule plane sur le Québec, en ce moment même (merci Facebook pour les mises à jour de mes amis). Vos températures de l'autre bord de l'Atlantique ressemblent donc probablement à ce qu'on a ici. Je compatis donc à l'ébullition de votre sueur lors des grandes chaleurs d'arprès-midi et vous lance ce "Vivons heureux, vivons cachés... du soleil !" en guise de bonjour.

C'est hier qu'on est arrivées à Cordoue. Oh qu'il fait chaud... Je ne mets même pas de point d'exclamation, parce que, sous cette chaleur, on devient amorphe. Inutile, donc, de dépenser de l'énergie en exclamations inutiles. Si je parlais, je ne vous dirais même pas cela, de la salive gaspillée...

Hier après-midi, on a pris, moi un demi litre d'eau (la sangria prise à Grenade m'a appris que, même si la sangria, c'est vraiment très bon, la taille des verres n'est pas adaptée à la capacité d'absorbtion de l'alcool de mon petit corps - je me tiens donc à l'eau) et Geneviève un vino de primavera (limonade + vin rouge) avec 4 autres Québécois sur une terrasse. Sympathique moment, merci à Myriam, Maude, Clément et Danielle ! On vous verra ici, sur le blogue, n'est-ce pas ? On était vraiment seuls sur la terrasse, à partir d'une certaine heure. Même le serveur était rentré chez lui se cacher du soleil...

Vers 19 heures, toujours personne en vue en ville. Córdoba avait l'air morte. Même les chats, qu'on trouve souvent couchés quelque part, on ne les voyait pas. Nous, on a décdidé de manger (un spag avec de la sauce en canne, je sais, vous bavez tous d'envie). J'avais vraiment pas faim. La chaleur avait vraiment estompé, voire annihilé toute sentation étrangère à celle de soif et de chaleur. Mangé m'a quand même fait du bien... beaucoup de bien, même !

C'est vers 20-21heures qu'il faut sortir... Les gens soupent vers 21heures. Là, la ville retrouve son monde et les rues, une temprérature plus décente (descente, pour le mauvais jeu de mots). Les places sont remplies de gens qui bouffent des tapas en prenant un verre et en grillant des cigarettes. Bref, c'est l'Espagne et sa vie nocturne.

Ce matin (comprendre : avant que le soleil tape), on a visité la Mezquita-Catedral. Entre les bruits de zamboni (pour le nettoyage-cirage des planchers), le gardien de sécurité avec son attirail de matraque, gun, ceintur de balles et menottes qui geulait quelque chose à une femme de ménage au sujet d'un serrure, d'autres gens qui montaient bruyamment un stage et les touristes qui ne regardaient qu'a travers la lentille de leur appareil photo, ouf... Dur de trouver sa place et de trouver plaisir à être dans ce lieu. La Mezquita de Cordoue était à l'origine une mosquée bâtie sur les ruines de lieux de cultes plus anciens. Quand Cordoue a été repreise par les Chrétiens au XIIIe siècle, la Mezquita a été convertie en Cathédrale au lieu d'être détruite. Dans le dépliant de l'évêché, disponible sur place, on explique qu'un "processus de purification" a permis de "convertir chaque pierre de l'enceinte en un lieu consacré au Christ". J'aime beaucoup comment le dépliant est écrit. C'est magnifiquement instructif sur les vues du diocèse par rapport à la Mezquita et les fois de confessions autre que chrétiennes. C'est également très instructif sur la vision que l'Église a du rapport art-religieux. Si un jour j'ai besoin d'un projet multi-disciplinaire anthropologie-histoire de l'art, la Mezquita, il faudra que j'y repense...

Pour se remettre de notre déception (en effet, je n'ai pas trouvé la quiétude sacrée que je trouve souvent dans les lieux de culte), on est allées sur une terrasse pour s'initier aux chocolate con churros. Ce sont des tiges de pâte un peu sucrée et un peu salée frites et ayant sensiblement la même forme que les rubans roses contre le cancer du sein, imaginez-les seulement plus gros (copyrights de la comparaison : Geneviève). C'est servi avec une petite tasse de chocolat liquide, dans lequel on trempe les churros. C'est très bon.
*Si vous voulez en savoir plus sur les churros et voir une photo: http://www.saveursdumonde.net/recettes/churros/

On s'en va maintenant manger des tapas.

On (Geneviève) va mettre des photos de la Mezquita un peu plus tard aujourd'hui.

À la prochaine !

Aimée


Ajout de Geneviève plus tard, avec la photo:

Les tapas étaient bons. En fait, des tapas, ça peut être n'importe quoi, mais en petite portion à partager. C'est ce qu'on a essayé ce midi pour la première fois (en fait il y en a eu une précédente, mais c'était dans un resto asiatique). C'¡était cool!

Après, on est venues faire une sieste...

C'est fou la différence que ça fait! J'ai tellement moins chaud qu'hier, je ne me sens plus écrasée, fondante, inadaptée et amorphe... Pourtant, il fait 40! Faut dire qu'hier, le choc thermique ne devait pas aider non plus... C'est encourageant pour la suite du voyage!

Je suis aussi impressionnées par notre habileté linguistique (celle d'Aimée n'est pas si surprenante, mais la mienne un peu!). On se débrouille très bien en espagnol même si on ne l'avait pas parlé depuis plusieurs années. Ce n'est pas parfait, bien sûr et on se fait parfois taquiner un peu, mais c'est très fonctionnel. Ce matin, j'ai même aidé un garçon français qui cherchait désespérément comment dire "check-out" en espagnol! Le temps qu'il me le demande, la fille de l'accueil a capté le mot et lui a répondu. Des fois, il faut juste essayer!

On va probablement avoir une chambre de 5 pour nous toutes seules ce soir. Pourquoi? Quand on est arrivées, il y avait déjà un lit de brisé. Et ce matin, un autre a fait CRAC! Bilan: il reste 3 lits dont deux (ceux du haut...) sont occupés par Aimée et moi. Un peu effrayant, mais quand même, on a payé (pas cher du tout!) pour une chambre de 5 et on a une chambre de 3!

Geneviève

dimanche 4 juillet 2010

Terre de contrastes

J'imagine qu'on peut qualifier ainsi la plupart des pays du monde. Des contrastes, il y en a partout. N'empêche, c'est ainsi que j'avais envie d'intituler ce message!

Je vais devoir faire court, quelqu'un attend pour l'ordinateur...

J'avais surtout envie de vous parler de Capileira, un village où nous avons passé les deux derniers jours. Photo trouvée sur Internet, car je n'en ai pas prise de loin et c'est ce qu'il faut pour visualiser l'emplacement exceptionnel...

/www.caingram.info/Spain/Pic_htm/capileira.htm

Voilà! Est-ce ainsi que vous imaginiez l'Andalousie? Moi pas! Il s'agit d'un village perché dans les montagnes à 1400 mètres d'altitude. Les maisons sont toutes blanches et serrées les unes sur les autres. On a trouvé une petite auberge avec des chambres coquettes. On était très bien installées. Le premier soir, on a goûté à la cuisine de la place. J'ai enfin pu goûter au FAMEUX jambon espagnol. Il y en a accroché partout dans les boutiques et les épiceries, des cuisses de jambon géantes à 50 euros pièce! C'était bon, mais ça reste de la charcuterie, comme dit Aimée!

Le lendemain matin, on s'est réveillées au son de la pluie... On en a profité pour relaxer tranquillement. Et l'après-midi, on est allées marcher dans ces montagnes. C'est grandiose! Il faisait frais et ça, ça faisait du bien! C'était encore fleuri dans les montagnes. On s'est un peu perdues, mais moi j'ai beaucoup aimé me perdre et flâner dans les champs! On a vu des mouflons. Un peu partout, il y avait des petites cascades, sources, ruisseaux, dont certains canalisés par l'homme depuis le Moyen âge selon ce qui était écrit... J'ai vraiment aimé ce moment, qui est un de mes plus beaux du voyage pour l'instant!

Ce matin, on s'est levées très tôt pour aller prendre le bus. Il faisait froid et on a dû mettre un coton ouaté. On est arrivées à Cordoue ce midi. Il fait tellement chaud, ça n'a pas de sens. 38 au thermomètre, mais même assises à rien faire, c'est pénible! C'est ça, mon fameux contraste! Le voyage en train aussi qui alterne entre les montagnes et les champs cultivés, les kilomètres sans maison et les villes densément peuplées...

On a décidé de partir plus tôt au Maroc. Encore deux jours ici, puis on file vers Tarifa et, de là, Tanger.

Hier, on a fait nos comptes de mi-voyage. Ça va très bien!

Geneviève