lundi 28 juin 2010

De la Corse à Barcelone : retour sur le continent

Ça fait un petit bout de temps que j'ai pas écrit sur le blogue... Comme disent les Français, "j'ai eu la flemme". Mais, bon... Ça fait plusieurs jours que Geneviève me dit d'écrire ! La procrastination, c'est comme toute bonne chose : ça a une fin ! Me voilà donc devant l'écran, en train de constater que c'est un peu nul comme introduction. Vous me pardonnerez ça ?

On a quitté la Corse le 22 juin dernier, à destination de Marseille, où on a poireauté plusieurs heures dans un parc, en attendant qu'il soit l'heure de prendre le train... Mais je radote, Geneviève vous a déjà raconté ça ! En quittant la Corse, j'ai eu un petit pincement. Mine de rien, ça faisait un bon mois qu'on y était. On s'était habituées à l'Île Rousse, on avait fini par considérer l'endroit où on logeait comme "chez nous".

Dire "à la prochaine" à une amie, remettre son sac sur son dos et repartir...

De la Corse à Barcelone, une chose frappe. Mes contacts avec la population locale sont, globalement, radicalement différents. Il aurait été logique, d'un point de vue linguistique, que mes contacts avec les Corses soient plus faciles, aisés et agréables que mes contacts avec les Catalans. Ben oui : le français, c'est ma langue maternelle, alors que le catalan... ouf ! Attache la tuque, parce que les gens parlent vite, et c'est pas l'espagnol que j'ai appris à l'école ! He estudido el castellano... Pas le catalan ! Pourtant, les gens me semblent souvent plus facile d'accès. Déjà, en France continentale, les inconnus souriaient plus spontanément qu'en Corse. Les Corses, je ne savais pas comment les prendre. J'ai pu, à quelques rares occasions, entrer en discussion avec des Corses. Ça c'est le plus souvent terminé en queue de poisson, sur une note d'incompréhension culturelle mutuelle. On a vu de magnifiques forêts de pins à quelques centaines de mètres d'altitude, mais les Corses, j'ai l'impression d'avoir tout simplement passé à côté...

N'allez quand même pas penser que la Corse n'est que déception ! Oh, non... Les forêts de pins, dont je parlais justement, les soirées à discuter en excellente compagnie dans un fort beau jardin, la Méditerranée et ses belles grosses vagues, les jours de grand vents, les fromages bien *corsés*, le poisson, les tomates, l'huile d'olive et les olives, les carbonates au citron, la confiture de figues, les cistes blancs (dits de Montpellier) et roses (dits de Crête) qui couvrent les maquis...

À Barcelone, j'ai retrouvé Cécile et Nicolas, ainsi que Thibault, petit bonhomme qui a évidemment grandi pas mal depuis l'an passé ! Geneviève et moi avons beaucoup, beaucoup, beaucoup marché dans la ville... On a aussi fait une orgie de musées et de choses qui se visitent : Museu Marítim, Fundacío Joan Miró, Museu d'Historía de la Ciutat, aquarium, voilier 3 mats, Musée précolombien, cathédrale, església de Santa Maria, bâtiments et espaces conçus par Gaudí... Pour cause de méconnaissance et d'incompréhension des horaires espagnols, j'ai cependant manqué le Museu Nacional d'Art de Catalunya, qui est réputé pour être *le* musée d'art qu'il faut vraiment visiter à Barcelone... Il est apparement super bien fait et super complet... Bien dommage... Pour la même stupide raison, je vais manquer Guernica à Madrid, mais, bon, je pourrai quand même voir Les Ménines...

Entre la cathédrale et la església Santa Maria del Mar, qui ont été construites à la même époque et assez proches l'une de l'autre, la différence est frappantes. Les deux ont été réalisées dans un magnifique style gothique, mais la cathédrale a été faite pour les riches, et Santa Maria, par les pauvres. Santa Maria, de l'extérieur, est vraiment drabe. Pas de flafla gothique, pas de tonnes de gugusses sculptées comme de la dentelle... Presque rien, à part des murs tout nus et quelques gargouilles pour évacuer l'eau du toit. Quand on est rentrées, la lumière rentrait directement dans certains vitraux. Les voûtes, de l'intérieur, m'ont paru très belles. L'ensemble était superbe. Au-dessus de la porte d'une entrée, à l'extérieur, on voyait deux petits personnages courbés, incrustés, dans la pierre du mur, qui portaient de lourdes pierres sur leur dos... Oui, ils ont dû en porter, des pierres, ces pauvres, pour bâtir Santa Maria... La cathédrale, quant à elle, était richement ornée, avec beaucoup d'or (absent à Santa Maria) et de nombreuses niches abritant d'aussi nombreuses peintures. Le coeur était nettement plus protégé et chacun de ses sièges était couronné d'un blason. Pas du tout la même ambiance... Beaucoup plus de touristes, et beaucoup plus d'insolents flashes d'appareils photos aussi...

Il y a, à Barcelone, certains bâtiments et des espaces qui ont été marqués par la griffe d'un architecte totalement hors norme, mais qui, vraiment, savait ce qu'il faisait : Antoni Gaudí, né en 1852 et mort dans les années 20. La Casa Batlló, tout comme les deux bâtiments qui se trouvent devant le parc Guël, ressemble à une maison de sorcière, style Hansel et Gretel... On n'y croit pas vraiment, on se dit que la chose s'est échappée d'un conte de Perreault et qu'elle a poussé là par accident... C'est pourtant vrai, et on peut visiter ! Gaudí, pour la Casa Batlló, il n'a pas fait de plan ! Juste une maquette et des dessins... Moi, je le trouve fou... Il dirigeait les contremaîtres et les ouvriers directement sur place, donnait ses indications au fur et à mesure... Respect, M. Gaudí ! La Casa Batlló est à la fois magnifique et pratique. Gaudí avait pensé tous les détails, jusqu'au système d'aération. Les formes sont sont qualifiées "d'organiques", puisque l'architecte s'est inspiré de créatures vivantes et de coquilles de mollusques. On ne trouve que très, très, très peu d'angles. Tout coule de source. C'est super agréable à visiter, mais je ne vivrais pas là... C'est vraiment un autre monde...

De Gaudí, il y a aussi la Sagrada Familia, qu'on peut visiter de l'extérieur, et le parc Guël (photos ci-bas), dans lequel on a marché un peu cet après-midi. Magnifique, encore... Gaudí était un adepte de la céramique morcellée, adaptée aux courbes d'une structure. Il en a conçu de magnifiques mosaïques, avec des pièces qu'il récupérait parfois d'immeubles déconstruits.





Je vous ai dit qu'il fait chaud ? Même à minuit et demi (oui, j'écris tard...), je sue... Si vous saviez comme il fait chaud ici... L'après-midi, ça écrase... Geneviève et moi, récemment, on se disait justement que c'est pas très logique, notre plan : plus l'été avance, plus on descend vers le sud... On fonce directement dans les zones chaudes... J'ai proposé de partir vers la Finlande ou la Sibérie, il ferait moins chaud, mais Geneviève n'a pas voulu. Pfff. (hé hé ;)

Demain matin, on s'en va à Madrid. Je voulais voir Guernica, mais je ne pourrai pas, le Reina Sofia étant fermé les mardis (quelle idée de fermer les musées les mardis...). Je pourrai quand même flâner dans le del Prado, qui lui sera ouvert (yeah !).

Demain en fin d'après-midi, on part pour Grenade. En Andalousie, on passera ensuite par Cordoue, Huelva et Cadiz, avant de prendre un traversier à Tarifa pour le Maroc. On voulait initialement faire "plus", mais on a coupé presque de moitié, parce que le but n'est pas de faire un marathon de tourisme... L'Andalousie, on va essayer de prendre ça cool...

Plus que 6 heures de sommeil devant moi, alors je vous dis à la prochaine !


Aimée

p.s. j'ai découvert le gaspacho... et je suis totalement accro !

4 commentaires:

  1. Bonjour à vous deux! J'avais hâte d'avoir de vos nouvelles... Merci pour la belle photo de Geneviève! Enfin!!! Une superbe touriste! As-tu aimé les musées autant qu'Aimée???
    Bravo de prendre ça cool pour l'Andalousie!

    Maman Chantal, XXX
    P.S. Aimée, voudras-tu me faire du gaspacho à ton retour? Ça m'a toujours inspiré! Faudra que tu ramène une vraie recette espagnole!

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  2. Belle surprise, que ce chapitre. J'avais hâte de vous lire !

    Et bénissons les anges qui vous accueillent : Jickye, Cécile et sa famille.

    ¡ Qué calor ! On comprend pourquoi les volets sont clos et que la plupart des commerces sont fermés de midi à 14 h et même parfois plus tard.

    Tes observations sur les deux églises sont intéressantes. Ce ne sont pas toujours les églises les plus « flamboyantes » dans lesquelles on se sent le mieux pour prier. Je peux admirer le travail effectué et construit au fil du temps, mais pour prier, il me faut un environnement plus sobre. J'y peux rien, c'est comme ça que je me sens.

    Mettez-en plein vos yeux, de ces trésors. Et si vous n'avez pas tout vu, c'est pas grave : gardez-en pour une autre fois, pour un autre voyage...

    ¡ Hasta la próxima ! (J'ai réussi à faire un accent sur le « o » !) Bises à toutes deux.

    Maman Poule

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  3. Salut les filles,

    puisqu'Aimée fera de la gaspacho pour Chantal, j'imagine que je n'aurai pas le choix d'en manger...un peu... Non mais sans blague, j'ai bien hâte, vraiment...;o)

    Tes commentaires sur les Corses me rappellent un excellent livre que j'ai lu il y a quelques lunes. Ce livre s'intitulait Astérix en Corse... et ça parlait d'un peuple fermé sur lui-même pour se protéger des vagues successives d'envahisseurs...

    Je crois sentir qu'il a été difficile de larguer les amarres et partir. Ce sera comme ça tout au long du voyage après les beaux moments. Encore une fois, je ne peux que penser à certains passages d'un autre livre que vous avez toutes deux grandement apprécié et auquel votre blog a déjà fait référence.

    Quant aux églises, c'est comme les gens. Il ne faut pas se fier qu'à l'extérieur...

    Et finalement, s'il fait trop chaud et que vous rêvez à une destination plus fraîche, oubliez la Finlande. Je vous propose le Québec, en tout inclus, la pelle aussi évidemment!!!

    Bon, mes vidanges m'appellent...

    Pôpa XX

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  4. Les vagues successives d`envahisseurs, en Corse, ce sont maintenant les touristes. Il y en a environ 7 millions (à peu près la population du Québec) par été, nous a-t-on expliqué. On comprend alors le pourquoi de la distance avec les gens de passage...

    Pour le gazpacho, j`ai pas encore la recette, mais j`ai la liste d`ingrédients... J`en ferai avec plaisir :)

    Aimée

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