dimanche 30 mai 2010

Plages, montagnes et.. vaches! (G)

Nous avons planifié une randonnée de trois jours dans les Agriates, aussi appelées désert des Agriates. Ce n’est pas un désert au sens où on l’entend normalement. C’est une zone peu habitée peuplée de plantes (le maquis) et d’animaux et traversée par plusieurs cours d’eau. Le sentier s’appelle Sentier du littoral ou Sentier des douaniers parce qu’à une certaine époque, des douaniers le parcouraient pour surveiller la côte. Le sentier, long d’environ quarante kilomètres, se parcourt en trois jours. Il relie Saint-Florent au camping de Saleccia en 5h30, Saleccia au gîte de Ghignu en 2h30 et Ghignu à l’Ostriconi en 6h30. Je vous mets une carte.

Naïvement, on s’est dit « Bah! Un sentier qui suit la côte, il ne doit pas y avoir trop de dénivelé. Et il dure seulement trois jours. C’est petit entraînement pour la randonnée qu’on souhaite faire plus tard… » Le trajet comportait tout de même plus de difficultés que prévu!

Jour 1 : Saint-Florent – Saleccia
Temps prévu : 5h30

Mercredi matin, départ pour notre première randonnée à 8 :15. Le sentier part doucement en longeant la mer, comme prévu. Il est balisé par des pancartes « chemin ». On suit les moindres criques, les moindres pointes. C’est vraiment joli. On passe entre les buissons en fleurs. Régulièrement, de petits lézards comme celui-ci nous passent entre les pattes! La mer est magnifique!




Il fait chaud, mais on s’arrête régulièrement pour boire, grignoter.

Puis, on arrive à notre premier obstacle : une rivière avec, de l’autre côté, des vaches!J’avais lu qu’il y avait parfois des vaches qui se reposaient paresseusement sur la plage, mais je croyais que c’était un mythe pour faire rêver les touristes. Je ne pensais pas en voir pour vrai! Elles sont laissées en liberté dans le maquis et les éleveurs viennent chercher les veaux régulièrement pour les abattre. Sauf que, là où il y a des vaches, il y a des taureaux!! Et ceux-ci peuvent être dangereux… Mais ceux-là, vaches ou taureaux? Pas toujours si évident à voir, surtout quand ils sont couchés… Aimée est craintive, moi pas tellement. On s’installe, on enlève nos souliers, nos bas, on roule nos pantalons et on traverse la rivière avec de l’eau à mi-cuisse. On passe loin des vaches et elles nous regardent passer bien tranquilles. On traverse un autre cours d’eau de la même façon.

Puis, on arrive à un passage sportif. Ce n’est plus de la randonnée, mais de l’escalade! Le sentier, qui n’en est plus vraiment un, passe sur les rochers au bord de la mer, à une dizaine de mètres de hauteur. Il faut utiliser les mains pour se tenir et conserver notre équilibre. Sans nos gros sacs à dos, ça aurait été amusant, mais là, c’est tout de même un peu inquiétant. Moi, je suis surprise de mon agilité avec le monstre que j’ai sur le dos. Aimée a peur. Je l’aide du mieux que je peux et on arrive finalement à l’autre bout avec l’impression d’avoir risqué de se casser un ou plusieurs os…

On arrive ensuite à la plage du Lotu. Oups, là il y a plusieurs vaches et clairement des taureaux! On rencontre une fille qu’un taureau a chargée quelques minutes plus tôt. On décide dont de se déchausser encore une fois et de passer dans l’eau, par précaution.




On est presque arrivées au camping quand on arrive devant une grande flaque brune dont on ne voit ni le bout ni le fond et qui sent la bouse de vaches… Mais bon, il faut ce qui faut, alors je me déchausse encore une fois, je prends mon sac à dos sur ma tête et je traverse! Aimée n’aime pas vraiment cette traversée…


On arrive au camping de Saleccia fourbues à 15h15, 7 heures après notre départ. On est épuisées! Mauvaise surprise : l’épicerie sur laquelle on comptait pour s’approvisionner est fermée à cette époque de l’année… On soupera et déjeunera donc au resto du camping et le propriétaire nous préparera un peu de nourriture pour le lendemain midi. Pour le reste, on en a assez pour se débrouiller : salade en canne, petits pains, biscuits, barres tendres… Tous les muscles de mon corps me font souffrir. On va s’installer et on fait une sieste! De toute façon, le souper n’est servi qu’à 20h…

Le souper est vraiment plaisant. On est installées à une grande table avec deux couples d’Allemands et un couple de Bretons. Ces derniers font le même itinéraire que nous et nous proposent de faire route commune le lendemain, ce que nous acceptons. C’est mon premier repas de partage entre voyageurs comme ça et je l’apprécie vraiment! Le propriétire nous sert une salade de tomates et d’œufs durs avec une assiette de charcuteries et des olives. Quand on a tous bien assez mangé, il nous amène le vrai plat principal : des pâtes au bœuf! On se force à manger encore un peu et qu’est-ce qui suit? Une assiette de fromages avec des pommes et de la confiture d’arbouses (un petit fruit local). Ouf! C’est excellent, mais c’est beaucoup trop!

Jour 2 : Saleccia – Ghignu
Temps prévu : 2h30

Nous partons donc avec Évelyne et Gérard vers 10h30. Le chemin passe incroyablement vite en leur compagnie et après deux heures, on arrive déjà à une plage avec un pailler (maison qui servait autre fois aux bergers et qui a été restaurée à Ghignu pour faire un gîte). On dîne tranquillement. Ensuite, je vais me baigner et prendre quelques photos.









Puis, on réalise qu’on n’est pas au bon endroit, alors on repart. 45 minutes plus tard, après un passage à marcher dans le sable que je trouve très difficile, on arrive aux paillers vraiment restaurés! Aimée et moi préférons monter la tente pour moins cher. On ne le regrettera pas, car ça nous sauve des mouches et des maringouins! Au coucher du soleil, je prends quelques photos. La première, c’est du fenouil! Il y en avait tout le long de notre chemin! L’autre montre le décor de notre deuxième journée de randonnée.


Jour 3 : Ghignu – Ostriconi
Temps prévu : 6h30

On part à 8h30 le matin. On fait encore le chemin avec Évelyne et Gérard. Un détour pour éviter un troupeau de vaches nous permet de nous trouver des bâtons de marche qui nos aideront beaucoup. En fait, ils redonnent le sourire à Aimée et ont sur elle un effet magique! On en a bien besoin d’ailleurs de ce petit coup de pouce, car la journée est longue et éprouvante. Il y a beaucoup de passages en sable où je m’enlise et où chaque pas est pénible. En plus, ça grimpe! On passe entre les montagnes… On s’amuse à observer le mode de vie des bousiers, vous savez, ces insectes qui ramassent la bouse des vaches et des chevaux et en font de belles boules qu’ils roulent… Passionnant!

La fin est pénible. On a hâte d’arriver et on n’apprécie plus tellement. On a mal partout et chaque pas est difficile! Quand on arrive enfin au camping,7h plus tard, je m’écrase par terre et je ne bouge pas de là jusqu’à ce que Jickye (qui a gentiment proposé de venir nous chercher!) arrive!

Geneviève

8 commentaires:

  1. Juste pour toi Cath, il y a tout plein de photos!

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  2. Ouf!!! J'imagine que la décision de faire les prochaines randonnées sera longuement pesée...
    Merci à cette merveilleuse Jickye qui est un ange pour vous! Imaginez un trajet en autobus après ça!!! ou même juste monter la tente...
    XXX
    Maman Chantal

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  3. C'était quand même pas SI pire que ça! J'ai peut-être beurré un peu trop épais ma souffrance... On aurait été bien capable de monter la tente!

    Geneviève

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  4. J'espère bien que vous aurez compris la leçon et que vous partirez pour votre prochaine randonnée avec vos bâtons de marche... Bonne chance pour le mare e monti et profitez-en pleinement!

    Pôpa XX

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  5. Oui, on a gardé nos bâtons et on part avec demain!

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  6. MERCI pour les photos :)
    Et.. Est-ce que j'ai bien lu..? De la salade en canne..?? je comprends pas..! ahaha

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  7. Je confirme qu'elles ont bien pris leurs bâtons de marche, en partant hier midi - Et ce midi, reçu un petit appel téléphonique : Aimée ayant profité d'un col et du réseau qui passait pour communiquer : tout allait bien, Geneviève étalée sur l'herbe ;-)) Bain d'herbe, ça change des bains dans les cours d'eau bien marrons !

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  8. La salade en conserve, c'est pas de la laitue en conserve ! (ah ah ah !) C'est le plus souvent du thon avec des légumes et/ou des pâtes, dans une canne de conserve... Tout goûte pareil sauf la "Mexicaine" qui a curieusement un petit goût de cumin.

    Aimée

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