dimanche 30 mai 2010

Du balisage des sentiers

Pour faire suite au récit que Geneviève vous a fait de cette randonnée, je vous entretiendrai brièvement de la relativité du balisage des sentiers et d'autre éléments qui ont marqué, pour moi, ces 3 jours de randonnée.

Si Geneviève a été totalement charmée par la première journée, je l'ai surtout trouvée très chaude et j'ai détesté au plus haut point le passage dans les rochers (encore plus que le barbotage dans la marre bouseuse, c'est dire à quel point j'ai haï ça...). L'escalade et la grimpe, j'aime beaucoup, mais pas avec un packsac de 60 litres sur le dos... Non, vraiment pas ! La dernière fois que j'ai eu peur comme ça, c'était peut-être lorsqu'une portière de voiture s'est ouverte juste devant moi quand je roulais en vélo sur une rue très passante à Montréal... Bon... C'est pas tout à fait la même frousse, mais ça vous donne une idée de ce que j'avais dans le fond du ventre en traversant ces rochers. Si on y regarde de plus près, cette histoire de rochers est également une histoire de balisage. Régulièrement, dans les Agriates, le chemin se divise... Certaines pistes ont été crées par l'humain et d'autres sont entretenues par les bêtes qui passent. Les efforts de balisage sont le plus souvent assez misérable. Quant à suivre les cartes, encore faut-il en avoir une qui indique clairement le sentier. Les centres d'information touristique en donnent une de format carte postale. On en avait une topo (merci Jickye !), ça nous a d'ailleurs énormément aidées, mais le sentier du littoral n'y était pas indiqué clairement. Un peu avant le passage sur les rochers, le chemin s'était divisé. Comme on avait l'habitude de suivre le littoral, c'est encore ce qu'on a fait cette fois-là. Ce fut généralement une option très convenable, mais pas cette fois-là, manifestement...

La Corse fait apparemment très peu de promotion pour attirer touristes et randonneurs dans les Agriates. Le site appartient au Conservatoire du littoral. Entre les branches, on entend dire que l'absence de balisage clair et l'absence de documentation fiable et accessible sur les ressources mises à la disposition des gens qui y passent est faite pour limiter le nombre de randonneurs... C'est fort possible, mais fort désagréable aussi, sur le terrain, au moment où on en prend pleinement conscience.

Mon idée des sentiers et de leur balisage vient essentiellement de ce que j'ai pu marcher dans les parcs provinciaux et nationaux du Canada. Rien à voir, je le constate, avec ce qui existe dans les Agriates. J'ai donc révisé ma conception de la randonnée ici. Les prochaines seront certainement plus sereines, maintenant que je sais un peu mieux à quoi m'attendre.

Le 27 mai, on se trouvait à Trave, au beau milieu des Agriates. Geneviève vous en a parlé sans nommer l'endroit, c'est celui où on s'est arrêté pour manger avec Gérard et Évelyne, pensant qu'on était arrivé à Guignu. J'ai profité de l'arrêt pour dessiner un peu et noter quelques impressions dans mon carnet. En fait, j'ai surtout mis des mots sur le sentiment de vulnérabilité qui me serrait les tripes et bouffait toute mon énergie à ce moment-là. Le lendemain, c'est une fois que j'ai commencé à marcher avec nos bâtons trouvés sur la plage que j'ai commencé à me sentir mieux. Les bâtons permettent de répartir autrement la charge transportée. Conséquemment, ça pesait moins fort sur mon genou fragile. Conséquemment, j'avais plus confiance en moi. Conséquemment, je trouvais le chemin beaucoup plus agréable. Conséquemment, j'étais nettement plus de bonne humeur. Conséquemment, j'ai changé de rythme et j'avais beaucoup plus de fun. La mer, ce matin-là, était moins calme et le ciel moins bleu, mais le petit vent était bien agréable. Les flans plus dégarnis des montagnes avaient quelque chose d'intéressant, ce n'était pas le même vert que la veille. la chaleur torride est revenue en après-midi, pendant qu'on commençait à grimper vers l'intérieur des terres pour rejoindre l'Ostriconi. La Corse, c'est ça aussi...

On repart bientôt en randonnée. On apporte nos bâtons trouvés sur une plage dans le Agriates. On a un topoguide du lieu (livre contenant à la fois des portions de cartes topographiques récentes et des indications sur le chemin à suivre) et on sait certainement mieux à quoi s'attendre que la fois précédente. J'ai déjà étudié les courbes de niveau et je peux vous dire d'avancer que ça va grimper ! (C'est pas pour rien que ça s'appelle Mare e monti, ce qui signifie "Mer et montagne"...) Ça devrait aussi être magnifique. Sachant que les étapes sont longues et que les sentiers sont ardus, on se prévoit au moins 2 jours d'arrêt et de repos pour profiter de certains lieux. On fera donc les 10 jours en 12, mais je pense que c'est pour le mieux. On va probablement apprécier beaucoup plus...

Aimée

4 commentaires:

  1. Définitivement une randonnée dont tu vas te souvenir longtemps... est-ce que je me trompe? ;o)

    Je vous souhaite que les prochaines soient un peu moins éprouvante. Une choses est sure, votre voyage sera décidément rempli d'aventures, et j'ai hâte d'entendre parler des prochaines.

    Bonne continuation de voyage,

    Cath OP -xxx-

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  2. Ha ha ! Tu ne te trompes pas ;)

    Pour les prochaines, on sera quand même beaucoup mieux préparées :)

    Aimée
    xxx

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  3. Bonjour Geneviève et Aimée!

    Quels magnifiques paysages, quels beaux récits, vous avez une plume superbe!

    Bonne continuation!

    Julie Picard xx

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  4. J'espère que votre randonnée se passe bien. C'est agréable d'avoir de vos nouvelles et de savoir que vous allez bien... malgré l'escalade imprévue. Continuez de nous tenir au courant!
    Mel qui pense à vous très souvent!
    xxxx

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